Trop bon ! Ah si l’on parlait d’un gâteau, ce serait délicieux, mais c’est la poire qu’on va développer. La bonne poire qui ne sait dire non car elle veut du oui, la bonne poire qui s’est enfermée dans la serviabilité au détriment de ses propres pépins. La poire, si elle bonne, c’est bien, si elle est trop bonne, elle pourrait en devenir folle.
Être bon est une qualité exquise dans un monde de brutes, mais le trop est en trop. À trop donner, à trop en faire, à trop attendre, on finit par offrir son tout et s’oublier. C’est souvent dans le passé qu’on retrouve la vérité de cette bonté exagérée, bientôt exacerbée. Dans le cocon de sa famille, on a tenu le bon rôle de celui qui disait oui pour ne pas se faire gronder, gagnant en retour un amour. Ou au détour d’une cour de récré lorsque les camarades moins bons demandaient de tricher, on laissait copier pour gagner en retour une amitié. Au fil du temps, ce trop bon est devenu une réalité difficile à digérer, presque impossible d’y échapper. Le monde entier nous connaît dans le trop, il vient taper à notre porte seulement lorsqu’il en a besoin. Et nous, et toi, nous les trop bons, sommes-nous trop cons ?
Faire passer les désirs des autres avant nous, la faute est là. Est-ce que cet excès de gentillesse ne cache pas un profond besoin de reconnaissance ? Le besoin de recevoir l’amour ou l’amitié en retour d’une bonté, puis un « merci, tu es si bon » ! C’est un mécanisme que même l’inconscient a adopté : si je suis gentil, on m’aimera, si je dis oui, on m’aimera, si je fais cela, on m’aimera. S’en suit la peur de décevoir et de perdre cet amour fondé sur une gentillesse aveuglée par le désir de satisfaire autrui plutôt que sa propre volonté.
Est-il trop tard pour changer ? Non, il n’est pas trop tard, il est temps de découvrir sa vraie personnalité car tous ces oui ne sont qu’un formatage de ce mécanisme faussé qu’il faut laisser au passé.
Être bon n’est pas le problème, c’est le trop bon qui fausse la vie qu’on mène. La question à se poser pour savoir si on est dans le trop ou pas, c’est : est-ce que je me donne autant de gentillesse envers moi-même ? C’est catégorique, si l’on ne se donne pas suffisamment de oui et qu’on les offre à qui bon les veut, on fait partie des trop bons, et probablement trop cons.
Comment arrêter d’être TROP gentil ?
Commencer par s’aimer me semble être la première étape. Ensuite, explorer ses autres qualités pour découvrir sa vraie personnalité. Une personnalité qui saura dire oui autant que non. Pour ce faire, c’est un voyage dans les profondeurs de soi qu’il faut mener et définir ce à quoi on veut dire non. À trop se formater dans une personnalité au service des autres, il devient compliqué de déterrer qui nous sommes vraiment, ce que l’on désire. C’est ici qu’il faut fouiller pour enfin déterminer son vrai soi qui ne vit pas pour le regard ou l’acquiescement des autres, mais pour sa propre mission.
Pourquoi arrêter d’être trop bon ?
Le risque d’être trop bon est d’avoir enfoui sa propre vérité durant trop longtemps, l’explosion future est inévitable. Il est préférable d’anticiper pour ne pas se retrouver un jour seul à morfondre tous ces oui que l’on ne voulait pas donner. Tous ces oui donnés parce qu’on croyait perdre cet amour ou cette amitié. Il en faut du courage car lorsque l’on devient sa véritable personnalité, on se met face à la possibilité d’un conflit ou d’un rejet. La vie est faite ainsi, l’autre vous demande votre excessive gentillesse sachant que vous dites toujours oui car il ne veut pas se confronter à sa propre faiblesse. C’est un cadeau d’oser lui dire non, enfin ! Un cadeau pour lui car il n’aura pas d’autre choix que de trouver des solutions sans la bonne poire et un cadeau pour vous car vous aurez enfin assumé qui vous êtes.
Ne vaut-il pas mieux être aimé pour qui nous sommes plutôt que pour une image ?
Allez, il est temps de devenir bon sans être dans le trop et de recevoir autant que vous avez donné.
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