La politique sur les réseaux sociaux : un débat no limit
Dans cet espace public où l’on ne se sentirait presque pas à l’étroit tant les limites sont impalpables, nous parlons de tout, de la pomme que j’ai mangée remplie de pesticide, de la dernière posture à la mode pour faire le selfie likable, de la dernière pub polémique de Pepsi, puis on parle politique. C’est là que tout commence, on se découvre militant d’un parti sans même sortir de chez soi. Inutile de se ruer dehors et suer en masse, the Place to be c’est Facebook, Twitter ou les deux. À vos doigts, prêts, feu, partez !
Alors que nous arrivons à quelques jours de la finale du second tour de cette élection politique qui verra s’affronter Marine Le Pen et Emmanuel Macron, l’heure est au débat et prise de position sur les réseaux sociaux. Depuis quelques semaines, les langues se délient sur la toile vous laissant l’agréable surprise de découvrir non pas sans stupeur les opinions politiques de vos amis. Certains ont trouvé des alliés quand d’autres ont réalisé qu’ils avaient de vrais ennemis d’opinion parmi leur cercle d’amis. Tout comme durant un repas de famille ou au bistrot du coin, il y a des sujets qui fâchent et la politique en fait largement partie. Prenez garde, elle pourrait briser des relations digitales pour cause de points de vue différents. Hormis la ferveur des posts sur le sujet, pousser le bouchon trop loin laisserait place à la susceptibilité.
1. Doit-on parler politique sur les réseaux sociaux ?
À l’ère d’une société digitale omniprésente, les êtres humains ont pris l’habitude de s’exhiber sous toutes les coutures à la hauteur des personnages publiques. Nous jouons le rôle de notre vie à chaque publication. Prendre la pose devant l’objectif est devenu chose courante pour le commun des utilisateurs des réseaux sociaux, même un nouveau né se retrouve placardé sur une timeline Facebook sans consentement (l’un de ces bébés sera Président en 2050). L’exhibition fait partie de notre quotidien, tout montrer, tout dire, tout montrer, tu m’as vu ?
Certains disent que les réseaux sociaux sont l’outil principal de la liberté d’expression, objectivement ça ne sonne point faux. Lorsque la politique s’en mêle, il y a un autre outil dérivé qui se démêle, l’utilisateur devient une sorte de militant digital essayant de convaincre sa communauté existante de la véracité de ses propos. Encore une fois, liberté d’expression oblige ! Mais qu’en est-il de la propagande camouflée sous des airs d’innocents posts qui bombardent nos connexions ? C’est grâce à ce même outil de liberté d’expression que les candidats ont su voir leur capital présidentiable dégringoler ou décoller. Les meilleurs community managers de ces politiques auront su mettre à profit cette efficace évolution de communication pour créer de vraies communautés sur la toile. Des mouvements de masse si forts qu’ils peuvent changer les mentalités et la société dans laquelle nous vivons en quelques clics. L’idéal serait de nous diriger vers la bonne direction…
À nos risques et périls, nous comptons tous un de ces amis qui passe son temps à propager des informations sur l’actualité politique. Non pas seulement des articles, mais également des rumeurs, des informations détournées, hoax, et de l’abus de liberté d’expression dans le but ultime de convaincre l’adversaire. Oui, la toile sociale est devenue un champ de bataille dans lequel mieux vaut se protéger de la propagande 2.0 camouflée sous des posts rigolos ou haineux (actuellement les deux cas fonctionnent et cohabitent).
On notera la semi-inutilité actuelle de l’isoloir lorsque l’on va voter, la plupart de nos amis ont déjà communiqué leur intention de vote. Évidemment, cet instant privé peut encore servir à s’auto-consulter sans avoir la pression de l’opinion publique, alors peut être devrions nous prendre plus de temps en solo afin d’être plus objectifs avec nos convictions et non celle qui est majoritairement passée sous notre nez durant tout la période électorale.
Les 3 effets de la politique entre amis sur les réseaux sociaux :
- Découverte surprenante des opinions de nos amis
- Création de conflit avec nos amis si les avis sont trop extrêmes
- Ne plus voir son ami(e) de la même manière après sa publication
Comment se soigner ?
- Se déconnecter pendant la période électorale (voir article digital detox)
ou
- Accepter la différence d’opinion politique
ou
- Ne surtout pas dire que vous votez blanc
2. Avez-vous de l’influence sur vos amis ? « Hashtag, je ne suis pas un mouton »
Il n’y a que les c*ns qui ne changent pas d’avis, alors il semblerait que l’on soit nombreux à l’être (sans vouloir nous offenser…). D’après une étude de wired.com durant les elections présidentielles aux États Unis en 2016, les américains se disent majoritairement non influencés par leurs amis sur les réseaux sociaux mais que ça ouvre leur jugement sur les opinions politiques de leurs amis.
J’ai quand même un doute quant à l’honnêteté de ceux qui ont été sondés car on observe souvent une attente d’influence. Prenons l’exemple des candidats non élus au premier tour, une vague majoritaire de gens attendaient impatiemment que leur candidat donne son intention de vote. Rappelons cette énorme polémique qui s’est créée suite au silence de Jean Luc Mélenchon quant à ses intentions pour le 7 mai 2017. Il n’a pas donné de règle de conduite à ses électeurs, ce qui a provoqué un ras de marée sur la toile. N’est-ce donc pas une attente d’influence ?
Il en est peut être de même avec nos amis ou les personnalités que nous suivons, si nous y voyons une personne modèle, son opinion pourrait bien nous influencer.
Les marques se battent pour une photo ou un tweet posté sur le compte d’un influencer digital, c’est que l’impact commercial est réel. La politique a bien compris le rôle puissant des réseaux sociaux, ils s’en servent et créent des voix militantes digitales qui vont propager leurs idées, une communication marketing de masse non onéreuse qui amasse de nouveaux électeurs à vitesse grand V.
Tout comme le chat qui se mord la queue, on est toujours l’influencé de quelqu’un ainsi que l’influencer d’un autre. Accepter d’avoir été conditionné est peut être la première étape pour s’en défaire. Nous ne sommes pas des moutons, mais nous avançons souvent en troupeau. Je ne remets pas en cause le sérieux de cette étude, mais plutôt la pertinence des réponses. Les réseaux sociaux ont un impact réel sur nos idées, autant ils peuvent nous conforter dans nos choix, autant ils peuvent nous convertir vers des idées différentes. Il suffit de se sentir perdu pour se retrouver face à un mur qui nous accueille à bras ouverts si l’on accepte de se conformer. Le pouvoir influent d’internet n’est pas fictif.
La liberté d’expression a enfin trouvé son support par excellence, mais il remet en question l’idée que l’on se fait de la liberté et si on devrait lui fixer des limites pour éviter les débordements extrémistes…
3. Qui sera le futur président de la République Française ?
Marine Le Pen VS Emmanuel Macron
Si l’on devait élire un candidat selon son nombre d’abonnés, Marine Le Pen arriverait en première place face à Emmanuel Macron qui est moins bon influencer digital d’après sa base de followers.
MARINE LE PEN
Facebook : 1.4 millions likes
Twitter : 1,43 millions followers avec 14k tweets
EMMANUEL MACRON
Facebook : 364k likes
Twitter : 715k followers avec 3396 tweets
À moins d’une semaine du jour le plus important de la France, on peut être sûre d’une chose, celui ou celle qui gouvernera ce beau pays n’a pas porté que le bonnet d’âne durant la campagne électorale. Je vous laisse apprécier la photo Snapchat officielle de notre futur(e) président(e).

Interview Marine Le Pen Snapchat

Interview Emmanuel Macron sur Snapchat
Bon allez, bonne élection à tous et que le(la) meilleur(e) gagne !

Nathalie Saint-Cricq – Débat 2017
Tout à fait d’accord, encore une fois 😉
C’est fou comme les réseaux peuvent influencer les gens, et c’est pire avec les fake news que les gens ne prennent pas le temps de vérifier. Et en effet, les gens sont dans l’attente pour Mélenchon, comme s’ils ne pouvaient pas prendre cette décision eux-même !
Je te souhaite une belle soirée !
Des bisous ☺
Il est super bien ton article Sarah parceque il parle politique sans nous influencé nous et c’est super et c’est un petit peu comme le super article à Amélia Nymphéa que je te avais parlé l’autre jour je ne sais pas si tu as pu le lire ( http://www.nympheasfactory.com/blog/leffet-papillon-les-elections/ ) et moi j’aime bien vos genres d’articles parceque ca m’apprends des choses et me fait reflechir sans rien m’obliger. C’est trop triste les gens qui se fâche à cause de la politique je trouve 🙁 surtout que des fois ils s’aiment beaucoup avant et à cause du fait qu’ils ne sont pas du même avis ils se fachent alors que on ne peut pas être tous d’accord sur tout ce n’est pas possible.
Hello.
Ce qui ne me choque pas, c’est de découvrir les opinions de mes amis. Les vrais me les ont déjà données, les autres ne sont pas des amis…
Ce qui me choque par contre, c’est la virulence des propos tenus sur les réseaux sociaux. J’ai l’impression que cela va laisser des traces même après l’élection. Parce que ce n’est pas la droite décomplexée qui s’affiche (ou la gauche, peu importe c’est pour l’expression), mais le racisme décomplexé… Il me semblait pourtant que c’était puni pénalement!
Bon week-end.
C’est tellement intéressant comme article ! Moi qui suis étudiante en marketing digital à Sciences Po ça me parle beaucoup ! Merci !
Léa-Marie de http://www.mysweetcactus.com
Merci à toi Léa-Marie, ça me fait très plaisir que tu sois passée sur mon blog et encore plus de savoir que cet article a attiré ton attention 🙂