On le cherche bien trop ailleurs. Souvent chez l’autre alors que l’autre le cherche aussi chez l’autre et peut-être chez toi. On s’entremêle dans un buisson où toutes nos ombres se cachent, on tente d’en sortir ensemble en croyant que l’autre connaît mieux le chemin que nous. En vain, on apprend à aimer l’autre sans s’aimer soi-même, on projette toutes nos peurs dans une dépendance affective. Sans l’autre, je ne suis rien. Cette dépendance du regard de l’autre comme si un autre était la clé de notre porte du bonheur.

Où se trouve le bonheur, chez toi, chez moi, chez eux ? Il est partout et je crois qu’il commence à l’intérieur. J’ai peur qu’il s’affaiblisse dans une société qui reflète tout sauf le bonheur, dans une société qui te demande d’être à la hauteur sans même prendre le temps de te connaître. Alors, il est où ? Nulle part ailleurs qu’à l’intérieur de soi.

Le bonheur est à l’intérieur 

Peut-être avons nous grandi avec cette idée malheureuse qu’on ne pourrait pas être créateur du bonheur.  Il y a toujours eu un contributeur. Les parents nous offrent la vie, puis leur version de l’amour qu’on projettera au fil de notre histoire personnelle. On s’identifie à cette quête tout au long de notre voyage. Arrivée à destination adulte, l’enfant doit s’envoler. Perdu dans un monde habité par la peur, il recherche la sécurité émotionnelle, celle qui devrait remplacer le cocon de l’enfance. Un cocon sain ou pas, mais dans ce labyrinthe émotionnel, il prendra ce que l’autre voudra bien lui offrir. Une sorte de seconde vie qu’on lui permettrait de vivre à travers le regard d’un autre, des autres. N’est-ce pas là le conditionnement dans lequel on a grandi ? Tu existes seulement si les autres te voient.

Quand la mise en scène du bonheur devient source du malheur 

Aujourd’hui plus qu’avant, on évolue avec des écrans où s’idéalisent le bonheur. Le bonheur serait donc une mise en scène de protagonistes plutôt beaux qui montreraient à la terre entière qu’ils sont heureux. Le bonheur serait donc bruyant ? Le bonheur n’existerait pas dans la discrétion? Le bonheur a-t-il besoin d’être vu ? Autant de questions qui alimentent le contraire même du bonheur : la création de la frustration chez l’autre. Je te montre mon bonheur et je te rends malheureux. Si tu es malheureux, alors je suis heureux. Je te partage mon bonheur parce que j’ai besoin que tu le valides. Parce qu’au fond, moi-même je ne sais pas vraiment si je suis heureux. Une logique qui m’effraie tant l’évolution des dépressions semble s’accroître dans une société où tout doit être montré sous peine de ne pas exister. Ne pas exister dans le regard des autres. Arrêtons-nous un moment, nous existons tous dans le silence et même dans l’ombre.

Être le bonheur

J’ai envie de croire que le bonheur n’est pas malléable, il ne se touche pas. J’ai envie de croire que le bonheur ne fait pas de bruit, il se ressent. J’ai envie de croire que le bonheur est arrivé avant même d’être né. Le bonheur pourrait être cette énergie qui nous a poussé à venir là. À vouloir exister. La causalité a voulu que notre existence a offert un semblant de vie à ceux qui avaient besoin de ce nouveau regard pour les rendre vivants, vivants de bonheur. Le bonheur, c’est être là, se réveiller, s’émerveiller, s’accomplir dans son être. Peut-être que le bonheur est le synonyme d’être et non d’avoir. Simplement être. 

Je vous l’accorde nous sommes des êtres mais il y a un immense MAIS qui hante notre part de bonheur. On souffre souvent quand on n’est pas vu, quand on se sent négligé par le regard des autres. Quand on se réveille avec des soucis du quotidien. Quand on se sent mal-aimé. Quand on se sent perdu. Quand on pense que la solitude est un malheur. Quand on regarde trop les autres en pensant qu’ils détiennent la clé que l’on n’a pas. C’est quand ce malheur prend trop place qu’il faut se souvenir que la clé c’est toi.

Chacun a sa propre porte, ton corps et ton esprit sont ta maison. Pour les ouvrir au bonheur, il te suffit de chercher la clé que tu as probablement égaré dans ton esprit ou peut-être dans une des parties de ton corps. L’un ou l’autre blessé par des aventuriers en quête de bonheur chez toi qui finalement ont semé du malheur. Dans tous les cas, la porte tu as su l’ouvrir dès ta naissance, tu avais déjà la clé.

C’est en t’oubliant à travers les autres que tu l’as perdue. Parce que l’on t’a dit que tu n’étais pas le bonheur avec des phrases blessantes que tu as tristement coffrées dans ta maison. Parce que l’on t’a dit que pour être heureux, il fallait que tu suives un schéma et que ce schéma n’existe qu’avec un ou des autres. Tu vois, les autres ont un effet sur toi qui ne devrait pas exister. Ils n’ont ni le droit de créer ton malheur, ni le pouvoir d’être ton bonheur. 

Le bonheur est indépendant 

Ça paraît égocentrique de dire que je suis mon propre bonheur, un peu prétentieux de dire que personne d’autre que moi peut en être la source. Non, ce n’est ni égocentrique, ni prétentieux, nullement égoïste. À vrai dire, le bonheur trouvé à l’intérieur s’exprime généreusement à l’extérieur. Attention tout de même de ne pas croiser que des personnes dont le bonheur existe seulement à l’extérieur. Au risque d’agoniser avec eux dans une mise en scène terriblement malheureuse à l’intérieur.

Tout comme l’amour, le bonheur est énergie. Il ne ment pas. Dès lors que tu t’aimes, tu es capable d’aimer et d’accepter l’amour en retour. L’amour sain. Dès lors que tu es la source de ton propre bonheur, tu es capable de le partager et de l’accepter à ton tour. Le bonheur sain. À cet instant, les autres ne sont plus source de bonheur, ils viennent juste élargir son champs énergétique. Vice-versa, chacun fait grandir la flamme de l’autre sans en avoir fourni les allumettes. 

La clé du bonheur

Pour être heureux, il suffit de retrouver sa clé. De s’offrir le droit d’être un être unique parce que tu l’es. Parce que personne d’autre que toi ne peut être toi. Parce qu’être ici est une chance temporelle dont on ne connaît pas véritablement le pourquoi, mais que toi seul peut en trouver la raison. Ton bonheur commence à l’intérieur pour être capable d’être propagé à l’extérieur, non pas dans l’attente du regard de l’autre, mais d’un regard personnel que tu sauras poser sur toi. Le pouvoir d’être heureux, c’est de s’épanouir joyeusement dans le silence de la solitude et dans le bruit du monde entier. Le bonheur, c’est la liberté d’exister par soi-même sous son propre regard bienveillant. Même le malheur aura du mal à défoncer la porte, il n’en détient pas la clé !

Sarah

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