Comment les mots des autres nous détruisent et nous façonnent

Un petit mot léger de quelques lettres qui vous frôle un jour en sortant des lèvres peut-être innocentes ou pas, mais malveillantes, ce mot vous hante. Ce petit mot dévalorisant connaîtra deux succès : celui d’avoir prétendument valorisé celui qui l’éjecte durant un instant et celui de créer un sentiment de honte au plus profond de l’âme de celui qui le reçoit. Connaissez-vous ce mot ? L’avez-vous déjà reçu ? Vous savez ce mot qui vous rabaisse avec haine tout sourire, ce mot qui vous fait croire que vous l’êtes, ce mot qui s’incruste sous votre peau pour y loger dans ce qui fera votre personnalité faussée. Plusieurs directions s’offrent à nous, l’ignorer, le comprendre, le pardonner ou dans le pire des cas l’accepter comme une vérité.

L’insulte ne peut être positive, sa seule intention est de vous diminuer. Elle sort de la bouche d’une personne faible qui n’a trouvé de meilleur allié pour se mentir que le fait de rabaisser les autres. Cette théorie bien pensante et criante de vérité, on la connaît, mais ce n’est pas si facile de s’en distancier. Tu es moche, tu ressembles à rien, tu ne sers à rien, tu es bon à rien. Rien, suis-je rien ? L’écrire me fait rire car je sais que je ne suis pas rien puisque je suis là, existante et pas peu fière de m’être armée pendant des années. Et toi ? Tu as déjà dû en recevoir de ces mots dont le seul but était de t’anéantir. Où sont-ils ? Peut-être sont-ils logés dans ton inconscient qui te fait perdre confiance en toi ? Peut-être que tu les entends encore quand tu échoues ? Ou bien lorsque tu essaies de faire une bonne action pour toi-même, ils te chuchotent que ça ne sert à rien ? Un mot n’est pas innocent, il reste jusqu’au moment de la libération. Ce jour où l’on décide de ne pas se définir par ce qu’un autre ou des autres ont pu nous balancer en pleine figure

Mon expérience

Je me souviens de toutes ces moqueries que j’emportais dans mon cartable au collège et au lycée dans un silence protecteur sans défense. Il est vrai que je ne faisais pas d’effort pour intégrer le club des belles et bonnes têtes à vrai dire. J’étais un peu dans une idée de tout laisser passer parce que je ne croyais pas en grand chose et certainement pas en ma capacité à être belle ou intelligente. Seul le noir m’attirait, j’aimais l’idée de partir un samedi et rejoindre la lune comme si elle m’appelait. Oui, en cette période une partie de moi n’aimait pas l’école, n’aimait pas les gens non plus et pour être honnête n’aimait pas la vie. Un secret nourrit par des mots blessants accumulés qui me poussaient à chaque fois un peu plus vers mon rêve, celui de m’envoler. Quand le weekend passait avec mon rêve clairement raté, je rejoignais cette prison de l’éducation mal ficelée où tout est permis de la bouche des plus malveillants. Il y avait ce garçon qui un jour m’avait dit que mes sourcils étaient 2 en 1 comme le shampoings et que je devrais acheter du désherbant. Il y avait cette jolie fille qui m’avait exprimé tout son amour avec un « je ne t’aime pas, c’est physique ». Puis, une prof qui m’avait jeté un « tu n’es qu’une sous-merde ».

Ayant intégré l’idée de ne pas être jolie, j’ai décidé de me rebeller contre la suprématie ambiante en devenant intelligente. Croyez-le ou non, je suis passée de 5/20 à 16/20 de moyenne juste en décidant de réviser. Incroyable mais vrai, mon plan avait marché ! Je pouvais devenir le contraire de ce que certains disaient de moi, intéressant… Mais avec ce succès, j’ai attiré les foudres d’autres insultes. Des filles adoraient dire que je ressemblais à une amazone ou me balançaient des Pocahon-pétasse en ricanant. De gros sourcils, des cheveux longs, bref j’ai décidé de les couper après 16 longues années sans les toucher.

Prendre conscience de la vérité derrière ces mots

Bien trop jeune, je ne comprenais évidemment pas que mes actions étaient guidées par les mots de ces autres. Ces autres que moi, alors je n’étais pas moi mais eux. Il m’a fallu du temps pour comprendre cela, comprendre l’impact que les mots pouvaient avoir sur ma propre vie. Les gentillesses n’étaient presque pas présentes sans vouloir m’apitoyer. Elles sont venues plus tard quand je suis devenue grande et inaccessible en apparence. Grande et armée, probablement un peu trop…

Il serait facile de croire que les compliments allaient faire naître en moi une personne dotée d’une confiance fulgurante ! Tous les mots positifs ne m’atteignaient pas parce que mon moi intérieur était déjà rempli de complexes d’infériorité. Même en réussissant, il m’était inconcevable de me dire « Sarah tu es intelligente ». Jamais suffisant, rien ne l’était, ce sentiment d’être mal-aimée m’a rendu compétitive avec moi-même. Je suis devenue ma propre ennemie en m’appropriant inconsciemment tous les mots que mes faiblesses ont aimé conserver. Bien que ces personnes ne sont plus dans mon quotidien depuis des années, les séquelles inconscientes règnent. Elles me crient que je suis moche à chaque fois qu’on me dit que je suis belle, me rappellent que je suis bête à chaque fois que je signe un contrat, me murmurent que je suis bonne à rien à chaque fois que je veux essayer, juste essayer. Elles tentent de régner quelques fois, mais pas toujours grâce à une prise de conscience sur qui je suis véritablement.

C’est en me plongeant tête baissée dans la vie que j’ai appris à comprendre les mots des autres. Comprendre qu’ils n’étaient pas miens mais leurs. Encore une fois, comprendre ne suffit pas pour retrouver une confiance en soi et accepter de s’aimer. Il faut d’abord s’observer, soigner les maux du passé, apprendre à se connaître, et découvrir qui nous sommes. Nous ne sommes pas ce que les autres disent, nous ne sommes pas ce que les autres pensent de nous, nous ne sommes pas les insultes. Une fois ces mots balayés, il est temps de lister notre vérité, celle qui se cache au plus profond de notre être. Le combat est de faire taire toutes ces voix qui ne sont pas les vôtres jusqu’à entendre une seule voix. C’est elle, c’est vous ! Savoir qui l’on est est un voyage de vie fascinant car on apprend à s’aimer, à savoir ce que l’on veut et on finit par y voir sa destination. Une sorte de paix intérieure, la délivrance des mots des autres pour n’en garder que les siens.

Ce ne sont pas des mots, ce sont leurs maux

Ce que les autres nous disent faussent l’image de nous-même en apparence mais aussi nos traits de personnalité jusqu’à notre chemin de vie. À trop nous dire que l’on est une mauvaise personne, on finit par s’approprier l’idée. L’inconscient archive toutes les données et notre culpabilité, notre peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté n’en garde que les plus malveillantes au sommet. C’est pourquoi on se sent bloqué quand on veut avancer. À chaque pas en avant, la voix de l’inconscient vous rappelle à l’ordre pour reculer. Afin d’en finir avec ce blocage en perpétuel recommencement, il faut prendre conscience de sa vérité. Le silence peut aider, la méditation peut apaiser, le pardon et l’amour viennent nous soigner. L’amour que vous serez capable de vous offrir et le pardon donné à ceux bien trop faibles pour avoir osé vous diminuer. Ça semble fou de pardonner l’impardonnable, pourtant il est libérateur. À titre personnel, j’en ai fait mon meilleur ami, je pardonne et me libère de leurs commentaires qui ne reflètent que leur propre peur. Tous ces mots ne sont que leurs MAUX.

Que faire pour reconstruire sa confiance en soi ?

Si vous ne l’avez jamais fait, je vous suggère de vous y mettre pour ne pas perdre votre temps à vivre dans un rôle limité créé par des protagonistes qui ont croisé votre route. Prenez une feuille, listez tous les sentiments que vous ressentez à votre égard, ensuite tentez de vous rappeler l’origine de chaque sentiment. Par exemple « je suis jalouse » pourrait provenir d’une dévalorisation durant l’enfance par les parents qui complimentaient d’autres enfants mais pas vous. Tout a une origine et bien souvent nous faisons l’erreur d’accepter de vivre une vie écrite par les autres. Reprenez le pouvoir sur votre stylo, il est temps de commencer à vivre sereinement !

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