Je suis, j’ai existé : les maux d’une génération en mal d’existence

En 2008, l’histoire veut que je découvre un site communautaire qui m’offre l’opportunité de me faire des amis à travers le monde. Ajouter des gens devient peu à peu un réflexe, pour d’autres il sera presque inné. Parce que le hasard peut aussi être provoqué, je compte également de vrais amis parmi la liste abondante d’inconnus. Je partage des moments de vie, des photos sans filtre, des statuts sincères, d’autres mêlés de faux-semblants. On me donne le droit d’avoir un mur pour la coquette somme de 0€. À ce prix là, j’ai le droit de m’exprimer, de devenir un être à part entière dont toutes les données seront chiffrées et sauvegardées jusqu’à ce que la mort nous sépare ou pas.

Je donne vie à ce profil en faisant défiler mon histoire quelque peu imagée que je parsème de mots. L’avenir voudra que mes publications deviennent plus nombreuses. L’habitude se liant d’amitié avec la dépendance, mon réseau devient mon nouveau terrain de jeu. Je grandis et vois évoluer des gens que je ne connaissais pas, que je connaitrais très bien. Sans le vouloir, j’apparais aussi dans des publications de tierces personnes. Sans le vouloir, la publicité s’octroie le privilège de s’infiltrer dans ma vie sociale. Sans le vouloir, je deviens aussi une image de moi-même. Les filtres naissent et me façonnent. Je suis un être dont les traits du visage se dessinent au gré des lumières numériques.

Le réseau bleu n’ayant pas le monopole sur mon moi, je reprends mon pouvoir conscient en me donnant une existence sur d’autres plateformes. Ma vie a commencé en 2008, mon immortalité ne cessera de s’épanouir sur la toile. Facebook, Instagram, Twitter ou encore ce blog, je suis, j’ai été et j’existe. Je suis un être informatisé qui tapote des mots au fil du temps. Mes humeurs appartiennent au monde, mes expressions deviennent peu personnelles, mon jardin secret ouvre sa porte à l’univers digital. Je suis, j’existe et j’existerais !

J’invite qui veut bien me suivre à rejoindre mon compte social. Ma terre à moi c’est moi. Parfois, mécontente, j’explose de colère sur la tristesse du monde réel, je pleure un univers qui s’auto-détruit et je l’observe se réduire en cendre à une vitesse qui me dépasse. Je contribue au partage de l’information et j’exhibe du bonheur quand bon me semble. Je suis, j’existe et j’existerais. Le clavier tactile ne fait plus qu’un avec mon corps grâce auquel mon âme peut s’emparer d’une nouvelle forme virtuelle. Ma spontanéité sera retranscrite sur un statut, je m’exprime sans limites. Je suis, j’existe et j’existerais.

Je dessine un sourire les jours heureux, je pleure la vie les jours pluvieux. Moi, mon moi, qui sera le prochain toi ? Je suis immortelle, je suis qui je veux être jusqu’au moment où… Je grimpe lentement sur la toile, rampe peu à peu dans l’inconscient de ma pseudo-existence. Au sommet, j’aperçois ce tableau numérique. Ma terre n’est pas ronde, elle compte des milliards de moi qui se multiplient à la seconde. Nous sommes liés au réseau social, notre planète informatisée. Nous sommes l’immortalité, nous sommes le monde virtuel façonné à l’image d’une fausse perfection qui pourrait devenir notre pire ennemie que nous chérissons tant à l’heure présente…

Je me présente : je suis,  j’existe et j’existerais jusqu’à ce que la mort d’internet nous sépare.

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L’immortalité, ça vous chante ? Ça nous hante…

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Sur ces derniers maux, je nous souhaite une longue vie !

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