Vous souvenez vous de vos amis imaginaires lorsque vous étiez enfant ? Dans l’antre de ma mémoire, je me souviens avoir créé mon petit monde intérieur fait d’imagination, de rêves et d’illusions. Ce n’est pas vraiment à cet instant que ma relation avec moi-même s’est construite, mais les opportunités étaient nombreuses. Dans l’enfance on se retrouve confronté à la solitude lorsque la nuit tombe, lorsque les week-ends arrivent, lorsque le silence de l’ennui s’invite, lorsque le temps semble long, trop long. On appelle à grandir, vite, trop vite.
Le jour où je suis devenue ma meilleure amie
Au fil de la vie, les amitiés se succèdent avec son lot de déceptions. C’est ici-même que j’ai dû apprendre à devenir ma meilleure amie. Quand les larmes m’envahissaient d’avoir trop cru, d’avoir trop donné, j’ai compris que je m’étais oubliée. Comme beaucoup, j’ai des amis, des amours aussi, des relations qui se sont éternisées, d’autres qui se sont évaporées, mais qui sont-ils ? Ils sont des êtres uniques faits de leurs propres zones d’ombre et même s’ils blessent, ils n’en sont pas coupables pour autant. Il ne sont pas coupables de ce que je ressens, seulement de leurs actions.
J’ai cette impression d’avoir connu la foule autant que la solitude, d’avoir été seule lorsque j’étais très entourée. Puis, un jour quelqu’un a frappé à ma porte. Un ami ? Un voisin ? Un facteur ? L’enveloppe était posée dans mon esprit depuis des années, ma propre lettre qui me demandait de s’ouvrir et d’être lue à chaudes larmes s’il le fallait. Je n’étais pas prête, j’étais encore dans une période faite d’un drame, de trahisons, de douleur, de rancoeur. J’étais rongée par le comportement des autres, alors qu’il s’agissait de ma propre culpabilité que je n’osais pas affronter. La culpabilité de voir que je n’avais pas agi comme j’aurais aimé. Que je ne ressemblais pas à celle que j’aurais voulu être. Comme si le temps s’était arrêté à cause d’une déception. Comme si ma vie tenait aux actions des autres. Comme si mon être n’était rien s’il n’était pas important pour eux. Cette lettre insistait… C’est sans honte qu’aujourd’hui je l’écris, j’étais en dépression avec moi-même. Un moi que j’ai détesté voir, un moi rempli de honte et de haine. Alors, cette lettre d’amour logeant dans mon esprit a dû subir ma colère avant que je puisse l’accueillir et enfin m’ouvrir.
Il y a une chose que l’on oublie quand on va mal, c’est que les autres sont des êtres uniques, mais que nous le sommes aussi. C’est ce reflet que j’ai appris à détourner vers mon propre miroir. J’avais enfin décidé que ma meilleure amie c’était moi ! Celle sur qui je peux compter, celle capable de m’aimer sans condition. Je réalisais que ma peur s’appelait solitude, et c’est elle que j’ai combattu en premier lieu pour parvenir à ma fin : celle de m’aimer autant que je suis capable d’aimer les autres. Il paraît qu’on ne vit qu’une fois, et sachez que la personne avec qui vous allez passer le plus temps sur cette terre c’est vous. Ce serait dommage de vivre en omniprésence avec son ennemi.
Comme lors d’une première rencontre, j’ai commencé par me découvrir. Tout reprendre à zéro, une renaissance qui voyait le jour pour la première fois. Découvrir qui je suis, quelles sont mes passions, ma personnalité, mon projet de vie, mes rêves, mon passé, mes démons, mes émotions. J’ai mis à nu l’ensemble des traits qui abritaient ma personne jusqu’à apprendre à apprécier ma présence, mon omniprésence. Le silence ne me fait plus peur, la solitude non plus. À vrai dire, je l’aime la solitude, j’aime peindre en musique, j’aime me retrouver là face à mon écran à tapoter ces mots vibrants, j’aime rire à mes propres bêtises, j’aime me poser des questions sur mon pourquoi, j’aime rêvasser sur aujourd’hui.
J’aime écouter ce que j’ai à me dire.
Après avoir apprivoisé mon être en le confrontant à son pire autant qu’à son meilleur, mon sourire était prêt à accueillir les autres. Dans ce bonheur, j’ai pardonné tous les malheurs. J’ai pansé mes larmes, un océan de larmes, j’en ai fait une rivière dont l’unique mission est de panser celles des autres qui n’ont pas encore lu cette lettre.
L’amitié avec toi-même, c’est ton antidote contre la peur de la solitude. C’est aussi le meilleur moyen d’avoir des relations plus saines avec les autres. Ce que tu attends des autres, donne-le à toi-même. N’attend rien, fais. Que ce soit de l’amour ou de l’amitié, la première étape pour accueillir le monde extérieur se passe dans ton intérieur.
Oscar Wilde vous le dit « S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui dure toute la vie »
- Et si la vie était un jeu ?
- Comment s’aimer soi-même et bien vivre la solitude ?
- Comment accepter sa vulnérabilité pour en faire une force ?
- 30 ans toi-même !
- Pourquoi le temps passe vite ?
Je me suis retrouvé dans ton article. Moi aussi j’ai traversé une épreuve douloureuse qui m’a emmené à me poser les questions que tu cites.
Trés bonne lecture qui remet les pendules à l’heure.
Merci !
Il n’y a pas plus vrai que l’amour porté sur soi 🙂