À coup d’un clic et quelques claques, on vous insurge de venir gentiment tapoter sur votre écran.

Allez viens, il y a de l’alerte, de l’exclusif, de l’urgence, tu y verras des protagonistes buzzer, il y a de la poudre de perlimpinpin juste pour toi, tu avais tant aimé… Sois frustré, aie peur, ressens ces frissons à la lecture d’un mot qui se joue de toi et de tes émotions.  Le bonheur, tu peux l’oublier… Ça ne vend pas !

Moi, je vais te faire rêver, voyager dans ton pire cauchemar réveillé parce que j’ai besoin de tes yeux pour m’aduler. Tu veux de l’explosion, de l’inondation, de l’adultère, de la rupture, un peu de mort peut-être ? Il n’y a pas urgence, mais tu vas cliquer ! À cet instant, tu vas oublier tes secondes, ton cahier posé sur la table et la cocote qui grelotte chaudement depuis 3 minutes, oublie et reste avec moi. Promis ce ne sera pas long ou lent, je fais dans la consommation rapide, c’est la digestion qui prendra du temps.

Ce post là, tu le connais, c’est ton meilleur allié qui te plongera dans un état d’agonie émotionnelle.  Ne sois pas effrayé, tu aimes rire de la critique, je te vois même y participer. Avouons qu’une rupture entre deux êtres, c’est palpitant ! Viens commenter, on va s’en réjouir ensemble puis créer des débats sans ébats, plutôt des émois avec des gens que tu ne connais même pas. C’est redondant n’est-ce pas ? Tu vas aimer cet instant de solitude qui te fait croire que tu es meilleur puisque tu n’es pas le personnage principal qui se fait fusiller à coup de lettres effrontés sans gêne et sans rancoeur. Bien que tu ne souhaiterais pas être dans un post dramatique, je te connais buzzer. Il te suffit de faire une vidéo dans un moment propice à l’exaltation contraire de la joie. Ne te sous-estime pas, je suis sûre que tu peux le faire. Quand tu auras dépassé les milliers de vues, peut-être que je te partagerais sur mon mur qui déborde d’abonnés assoiffés par la peur, la frustration de n’être qu’un leurre.

Évidemment, tu es en train de te dire que tu es plutôt bonheur que malheur, je te reconnais bien là. Dès qu’on te dit la vérité, tu aimes aller à l’encontre d’une opinion parce que c’est la base même du jeu ! Es-tu bon joueur ? Vas tu me supprimer ? M’éloigner de tes pensées ? Tu n’y songes même pas, tu resteras là dans ton espace discret et tu crois que je ne te vois pas. Je t’arrête tout de suite, je sais tout. J’ai un algorithme efficace, bien plus productif que ton coeur fragile qui battra la panade à ma simple lecture.

En revanche, je te laisserais la parole parfois, pas tous les jours non plus. J’aime la censure, mais ça tu le sais, tu es comme moi. Il t’arrive même d’acquiescer pour te faire accepter. Tu aimes la confrontation, mais l’exclusion ne te plaît pas. Tes amis n’ont que faire de tes idées joviales sur la quête d’une vie meilleure. La dernière fois, l’un d’eux a osé t’apporter des formules logiques qui détrompaient tes dires, tu es resté bouche bée, ébahie par le silence qui saccageait ton point de vue. Perdu, tu as préféré te taire avec la sombre pensée de ne plus te tremper dans ce jeu dangereux qui pourrait te faire perdre crédibilité face à une audience qui te contredit majoritairement. Si tu n’as pas les arguments, évites d’être le perdant de cette danse malsaine, vas plutôt valser sur des sujets que tu maîtrises sans oublier de cliquer.

Dans l’absolu, tes amis ont tort et toi aussi. Le seul qui dit vrai, c’est moi. J’ai les milliers, les millions de fous furieux, de vrais curieux, qui n’attendent qu’un post d’urgence de ma part. Alors, ils cliquent, re-cliquent, mais ne prennent jamais leurs claques tant que je ne leurs donne pas cette sacrée claque. Certains m’appellent putaclic, ça me fait rire aux éclats, ces mêmes mauvais joueurs qui sont les premiers à m’observer. Je ne fais pas dans la masse, j’aime le sensationnel, un titre me suffit pour me permettre d’exister. Exister, que dis-je ? Fructifier colle mieux à mon image. Je sais bien que l’argent est aussi une thématique qui te fait jaser, alors sache que tes petits clics sont mon fond de commerce. Je t’alimente d’informations ou d’intox-ications de préférence et tu me fais boire des recettes grimpantes chaque seconde. Je pourrais devenir ton ennemi, mais tu resteras toujours mon ami car sans toi je ne suis pas.

Pas si vite papillon, je ne te coupe pas les ailes. Promis, je vais te parler d’une naissance, il s’appelle Jean, un vrai petit ange, 2,5kg, en bonne santé, né dans une clinique privée… Arrêtons-nous là, on s’en fout n’est ce pas ? Et si je te disais que le père n’était pas le père, que la mère a tué 10 bébés tous coffrés dans une glacière. C’est un peu plus glacial, on préfère…

Je me perds dans cette fosse d’informations, j’allais même oublier de te dire que j’ai la vidéo et tu patienteras 19 secondes avant que tes yeux curieux ne puissent la visionner, c’est piquant, galvanisant ! Ça vaut le détour, tu ne t’en iras pas.

Et si tu ne comprends pas, tu n’as qu’à partager, ça suffira.

On se reverra…

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